Le sanglier
5 04 2009Le sanglier est un mammifère particulièrement apprécié des chasseurs. Pourtant, bien que 450 000 d’entre eux soient tués chaque année, ils demeurent très nombreux. Ce qui s’explique par leur chasse moins intensive, mais aussi parce qu’ils n’ont pas de prédateurs naturels. En plus de cela, ils trouvent une nourriture abondante dans les champs et une laie bien nourrie peut avoir 5 ou 6 marcassins par portée. La laie (femelle sanglier), une fois fécondée, porte ses marcassins 4 mois.
En mars ou avril, lorsqu’ils naissent, ils sont pourvus d’un pelage jaune et brun qui leur permet de se camoufler dans les sous-bois. Le petit est nourri par sa mère pendant deux mois. Ce qui ne l’empêche pas de manger de l’herbe dès sa première semaine. Pour ses petits, la laie a construit un nid appelé chaudron. C’est en réalité un duvet de plantes rassemblées et amassées sous un buisson ou dans les hautes herbes, à l’abri. Les femelles et leurs petits forment une compagnie de 10 à 20 sangliers qui suivent la laie la plus âgée que l’on appelle, la laie meneuse. Le sanglier passe le plus clair de sa journée à se reposer dans une de ses bauges.
C’est ainsi que l’on appelle les nombreuses couchettes qu’il a installées sur son territoire. Il en change régulièrement pour ne pas se laisser dévorer par les tiques. Et, ce n’est que le soir que le sanglier sort pour aller se rassasier. Il mange de tout, plantes ou petits animaux selon son appétit. Pour déterrer des racines, des vers de terre ou des champignons, le sanglier retourne la terre en formant ainsi des mottes appelées boutis. Chacun de ses menus est constitué d’une céréale dominante qui peut être du maïs, des racines, des glands ou encore du blé.
Le sanglier est un animal sauvage bien difficile à surprendre. En effet, alerté des mouvements alentour par les cris des oiseaux, deux options s’offrent à lui : se blottir dans sa cachette ou s’éloigner en silence. Bien que parfois ce n’est pas en silence, mais dans une agitation impressionnante que le sanglier prend la fuite, atteignant alors les 40 kilomètres/heure. Il est chassé depuis si longtemps qu’il se méfie instinctivement des Hommes et cherche le plus souvent à les éviter. Seuls un mâle blessé ou une femelle cherchant à protéger ses petits voudront se défendre.
Lors de ses déplacements hâtifs, le sanglier fait des ravages. Il lui arrive ainsi de massacrer des champs cultivés ou des pâturages. Auquel cas l’agriculteur reçoit une indemnité. Mais il s’attaque aussi à des jardins ou à des terrains de golf. Au début, les agriculteurs avaient tenté de les intimider en plaçant des épouvantails à la lisière de leur propriété. Ceci, faisant plus rire les sangliers qu’autre chose, ils ont par la suite installé des clôtures électriques. Et il arrive même qu’à l’intérieur des bois, on distribue du maïs aux sangliers pour qu’ils n’en sortent pas.
On peut détecter la présence d’un sanglier grâce à plusieurs indices : tout d’abord en repérant les « laissées » au bord du chemin qui sont les déjections des sangliers. Mais aussi grâce aux marques de poils que le sanglier laisse dans la boue après sa « souille ». La souille d’un sanglier consiste à se rouler dans la boue pour se rafraîchir. Après cela il va se frotter contre un arbre pour éliminer ses vieux poils, ses puces et ses tiques ainsi que la boue dont il est recouvert. On appelle alors « housure » l’écorce de l’arbre usée par le sanglier. Voyons maintenant de plus près, à quoi ressemble un sanglier.
Commençons par sa tête, volumineuse et en pointe dont le sommet est appelé « hure ». Ses oreilles sont appelées « écoutes » et il peut les dresser et les orienter pour mieux écouter. Ses yeux appelés « mirettes » ne sont pas performants, il utilise donc beaucoup plus son ouïe et son odorat. La partie supérieure de son boudoir (museau), son groin, est protégée par un cartilage et par un os spécial. Il s’en sert pour creuser le sol ou pour déterrer des racines. Ses canines sont très particulières, car elles poussent durant toute sa vie. Celles de la mâchoire inférieure appelée défenses poussent vers le haut et atteignent parfois une longueur de 6 centimètres. Le sanglier les aiguise en les frottant sur les canines de sa mâchoire supérieure appelée les grès.
Sa peau est très épaisse et les poils qui la recouvrent sont très longs. Ils mesurent jusqu’à 15 centimètres de long et l’on s’en sert parfois pour faire des brosses à cheveux. Son pelage est gris, noir ou brun et il se renouvelle au printemps pour être plus léger qu’en automne. Et sa vrille (sa queue), malgré son nom, n’est pas en tire-bouchon. On différencie les mâles des femelles par leur pinceau pénien qui est une touffe de poils plus longue que les autres sous le ventre du mâle. Vous êtes maintenant parés pour reconnaître ces grosses bêtes d’une centaine de kilos.